Histoire

La citadelle en 1753.

DU XVIe au XVIIIe siècles, une édification difficile

La naissance de la ville

C’est sur un vaste rocher d’immenses porphyres roses que les sénateurs de Gènes proposèrent en 1539 à l’Office de San Giorgio, richissime banque génoise, d’élever une forteresse permettant la mise en valeur de la plaine et l’exportation de denrées vers leur propre cité.

Ainsi naît la citadelle de Porto-Vecchio. Malgré un golfe large et un arrière pays fertile, l’endroit n’en demeure pas moins une très forte aire de paludisme et un vrai nid de pirates barbaresques. En outre, les corses des régions voisines et certains résidents de la ville restent hostiles aux Génois, voyant d’un mauvais œil ces étrangers occuper des lieux qui étaient de tout temps nécessaires à leurs activités pastorales.

De 1540 à 1589, la citadelle a été trois fois détruite puis reconstruite. La république de Gênes finit par céder l’île à la France en 1768.

Un an plus tard, les troupes du roi Louis XV prennent possession du « bastion de France » ainsi rebaptisé et s’installent sur un espace fortifié de 3 hectares.

XIXe et XXe siècles, essor urbain et économique

À la fin du XVIIIe siècle le caractère urbain de Porto-Vecchio va commencer à se dessiner véritablement. Pourtant à cette époque la ville voisine de Bonifacio restait plus importante avec plus de 3 000 habitants, Porto-Vecchio n’en comptant encore que 1 000 environ.

Porto-Vecchio devient chef-lieu d’un canton de 17 500 hectares légèrement plus grand que la commune actuelle (16 865 hectares) et qui comprend 1 600 habitants avec son ensemble de hameaux et de villages, dont ceux de Conca et de Lecci.

Une croissance démographique équilibrée, dans la cité et dans les hameaux

La cité étant devenue sûre et plus agréable que par le passé, ce sont les arrivants des hameaux des environs et de la Rocca qui vont venir s’y installer et provoquer son essor. La ville qui comptait environ 1000 habitants en 1786, en compte plus de 2000 en 1840.

La croissance de la ville ne s’est cependant pas faite au détriment des hameaux puisque le canton, dans sa totalité, est passé de 2141 habitants en 1810 à environ 3000 en 1840.

La citadelle s’ouvre sur l’extérieur et est reliée au port par un chemin direct

En même temps que les grandes infrastructures routières sont aménagées (c’est en 1848 que la RT10 est livrée à la circulation), le réseau viaire de la ville de Porto-Vecchio se développe et elle est de mieux en mieux reliée à ses environs.

Au tout début du XIXe siècle des ouvertures sont ménagées dans les remparts vers les chemins de Bastia au nord et de Bonifacio au sud.

La route dite de « la marine » est aménagée en 1855 pour relier le bourg au port où un embarcadère de 112 mètres de long est aménagé.

Les travaux d’assèchement des marais

La plaine du Stabiacciu et son delta en particulier ont longtemps été des zones marécageuses. La stagnation des eaux due à la faiblesse des pentes et à la lenteur des écoulements, couplées à la température élevée en saison, ont créé les conditions propres au développement des moustiques, en particulier les anophèles, vecteurs du paludisme.

Des travaux d’assainissement des marais de Capu di Padolu ont été réalisés entre 1850 et 1860. Toutefois, ne consistant essentiellement qu’en un colmatage des marais par un apport d’eau du Stabiacciu, les résultats escomptés ne sont pas atteints et le secteur va garder une grande partie de son insalubrité.

D’autres tentatives d’assainissement des marais sont régulièrement entreprises au cours de la seconde moitié du XIXe siècle sans davantage aboutir.

En 1911, en application d’une loi qui préconise l’assainissement des marais de la côte orientale, des grands travaux sont réalisés à Capu di Padolu par :

  • le creusement d’un chenal de ceinture et de canaux ;
  • la réalisation d’une digue et la mise en fonction d’une station de pompage (150 litres/seconde).

Ce n’est toutefois qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale que l’assainissement véritable et définitif sera achevé avec la pulvérisation massive de DDT par l’armée américaine qui permet de lutter efficacement contre l’anophèle (moustique) agent porteur du paludisme.

La croissance s’accélère durant la première moitié du XXe siècle.

Entre 1900 et 1950 la population passe de 3 000 à 5 000 habitants

Au début du XXe siècle, Porto-Vecchio a dépassé les 3 000 habitants. À cette époque la Corse en comptait près de 300 000.

La petite ville continue à s’aménager et à se développer notamment par l’aménagement des rues internes et la construction de chemins au-delà des anciennes fortifications.

C’est autour des années de la guerre de 1914-1918 que Porto-Vecchio va atteindre et dépasser les 4 000 habitants (4 242 en 1920). A ce moment-là, la commune a largement dépassé Bonifacio.

La croissance continue et a même tendance à s’accélérer avec 4 743 habitants en 1926 et 5 000 environ quelques années plus tard, vers 1936, la population va rester relativement stable jusqu’aux années 1950.

Porto-Vecchio s’aménage mais n’a pas encore connu sa réelle explosion de croissance

Dans les années 1930, à la veille de la seconde guerre mondiale, de nombreux aménagements urbains sont réalisés dans la commune, par exemple :

  • le prolongement de la voie ferrée de Ghisonaccia vers le sud ;
  • la construction du groupe scolaire Joseph Pietri (1936) ;
  • les abattoirs publics rendus fonctionnels (1937) ;
  • la réalisation d’un réseau d’égouts auquel les nouvelles constructions doivent être raccordées.

L’expansion de Porto-Vecchio commence véritablement à partir du milieu du XXe siècle

C’est à partir des années d’après-guerre, avec les premiers travaux d’électrification et après l’assainissement des marais que Porto-Vecchio va connaître sa véritable expansion pour devenir le centre microrégional qu’il est aujourd’hui.

 

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