En ce lundi 9 septembre a été fêté le 81e anniversaire de la libération de la Corse. Les résistants corses y ont pris une part prépondérante payant au prix fort ce mouvement de libération en s’illustrant dans les combats qui durèrent plusieurs semaines.
Ces noms sont restés gravés dans la mémoire collective. Parmi ceux-ci, celui de Joseph Pietri dont une école de Portivechju porte le nom.
Né en août 1916 à Piaccunituli, un hameau de la commune de Zonza, Joseph Pietri est le fils d’un combattant de la Première Guerre Mondiale, grand blessé de guerre qui décède, laissant son épouse veuve avec trois enfants.
Pupille de la Nation, Joseph Pietri commence sa scolarité à l’Ecole Primaire Supérieure Clémenceau de Sartène, devenue Lycée Clémenceau. Admis à l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Ajaccio en 1934, il en sort en 1937. Après qu’il ait fait son service militaire comme officier de réserve, il est nommé instituteur et enseigne à l’école primaire de San Gavinu di Carbini. Mobilisé en 1939, à la déclaration de guerre, il est affecté à l’Armée des Alpes avec le grade de lieutenant. Il combat les Italiens en mai et juin 1940 mais est démobilisé après la défaite de la France. Il rejoint Portivechju où il enseigne l’histoire et la géographie. Très vite il manifeste son hostilité à l’occupant et entre en contact avec la Résistance, plus précisément dans la mouvance de gauche.
Un résistant de la première heure
A l’arrivée des Italiens en Corse, en novembre 1942, la Résistance s’organise. Joseph Pietri en fait partie. Les Italiens qui ont eu vent de son engagement envoient des policiers pour l’arrêter dans son logement du groupe scolaire (devenu groupe scolaire Joseph Pietri). Il réussit à leur fausser compagnie en s’enfuyant par une fenêtre et gagne le maquis. Membre du Front National, il participe à toutes ses activités. Il en devient le responsable de la région de Portivechju, U Spidali et San Gavinu di Carbini. Dès le 10 septembre 1943, au lendemain de l’ordre d’insurrection lancé par le Front National, Joseph Pietri, Bastien Terrazzoni et leur groupe (une trentaine d’hommes) tentent d’empêcher les Allemands de tenir le col di U Spidali. La bataille dure plusieurs jours, jusqu’à ce que l’occupant renonce, le 17 septembre, non sans avoir menacé de raser le village. C’est Joseph Pietri qui le 14 septembre se présente à un colonel allemand qui par l’intercession du Maire de Porto-Vecchio,Camille de Rocca Serra, a demandé une rencontre avec les Résistants. Le colonel menace de raser le village de l’Ospédale si la Résistance ne cesse pas les combats. Joseph Pietri accepte de faire une suspension des armes en attendant la réponse de ses supérieurs. Celle-ci arrive le 18 septembre : « (…) Si vous rasez l’Ospedale, nous exécuterons tous les prisonniers allemands sans préjudice d’autres représailles impitoyables (…) ».
Après l’évacuation de la Corse par les Allemands, il participe quelque temps à l’action politique. Il est proposé pour diverses fonctions auprès des autorités détenant le pouvoir à Ajaccio mais le climat politicien ne lui convient guère. Il préfère continuer la lutte de libération sur le continent. Il est enrôlé dans l’Armée d’Italie, en qualité de chef de section. Il meurt au combat en Italie, le 13 mai 1944.