L’éclectique programmation de la Salle Rouge dévoilée

Après trois ans de fermeture, depuis 2020, en raison du COVID puis des travaux d’étanchéité de rénovation énergétique et de mise aux normes PMR réalisés sur l’Espace Jean-Paul de Rocca-Serra, la salle rouge va ouvrir de nouveau ses portes le vendredi 26 janvier à 20h30 avec un spectacle de haut niveau « Dans la solitude des champs de coton » mis en scène par Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault.

La présentation officielle de ce spectacle mais aussi de l’ensemble de la programmation, jusqu’à cet été au rythme d’un rendez-vous par mois, a eu lieu cet après-midi lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée, justement dans la salle rouge, en présence du maire Jean-Christophe Angelini, de l’adjointe à la Culture Dumenica Verdoni et du Directeur de l’Action Culturelle Pierre-Xavier Prietto.

Le Maire et les adjoints dévoilent la programmation de la Salle Rouge lors de la conférence de presse du 19 janvier 2024

Au-delà de la (ré)ouverture de la salle en rouge, il s’agissait de réaffirmer pour le maire et l’adjointe à la Culture combien la Culture occupait une place majeure dans le projet politique au service de Portivechju en étant un vecteur de lien social mais aussi de développement économique. La salle rouge fait partie des lieux emblématiques de Portivechju dans ce domaine culturel au même titre que le Bastion de France et bien entendu L’Animu.

Une ambition culturelle forte qui va trouver dans la salle rouge un écrin à la mesure de cette volonté de rendre la Culture, dans toute sa diversité, accessible au plus grand nombre toutes générations confondues.

Découvrez la programmation du premier semestre 2024 de la Salle Rouge

« Un combat poétique pour la vie et la mort »

C’est un spectacle de haut niveau qui est proposé ce vendredi 26 janvier à 20h30 avec « Dans la solitude des champs de coton »*. Un spectacle où les mots et la danse s’entremêlent, inspiré directement de la pièce de théâtre éponyme de Bernard-Marie Koltès écrite en 1985, dont la chorégraphie et la mise en scène sont l’œuvre de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault.

Ce dernier, qui sera d’ailleurs sur scène en compagnie de Abdel Rahym Madi, a évoqué ce premier temps fort culturel à Portivechju en revenant sur ce spectacle où la joute verbale et celle physique, au travers de la danse, mettent en présence deux personnages aux relations complexes qui se testent, s’affrontent mais qui au bout du compte ne sont pas si éloignés que cela l’un de l’autre.

Julien Derouault sera sur la scène de la Salle Rouge vendredi 26 janvier

Comment passe-t-on de la joute verbale à celle artistique et plus particulièrement à la danse dans le cadre de la pièce de Bernard-Marie Koltès qui a l’art de manier les contraires ?

Julien Derouault : C’est en fait tout le travail de ce spectacle sur le corps, la voix et le souffle. C’est, également, un travail sur l’intimité des personnages qui se traduit entre l’opposition des mots et celle des corps. Tout cela s’approche de la violence symbolique et des combats traditionnels qui existent dans beaucoup de sociétés mais cela n’a véritablement rien d’étonnant quand on connait la passion que Bernard-Marie Koltès pouvait vouer aux arts martiaux mais aussi à la Capoeira brésilienne qui est cet art martial afro-brésilien, entre combat et danse, qui incarne bien cela. C’est également un travail sur l’approche des corps. Il y a, aussi, quelque chose de très tribal dans ce spectacle.

C’est un spectacle au savant mélange des genres comment trouve-t-on les points d’équilibre ?

Il faut savoir tout le temps doser entre la danse, la lumière et le texte et l’idée est quand même d’essayer des choses sur la longueur et l’on passe d’un grand soliloque à des échanges plus courts et bien plus rythmés en fin de spectacle. Le travail de l’interprète sur scène est aussi de la création  avec le corps qui intègre la chorégraphie avec quand même un espace de liberté qui permet, également, de faire évoluer le spectacle au fil des représentations. La danse c’est un peu comme le vin cela s’affine avec le temps. Cela permet de faire maturer ce spectacle c’est ce qui le rend encore plus vivant. Les mots comme la danse cherchent à impressionner son adversaire.

Au-delà c’est un spectacle intense où deux danseurs joutent c’est, aussi, une performance athlétique ?

Effectivement c’est très physique car on reste sur le thème de la bagarre et même de l’ultime bagarre avec cette lutte entre la vie et la mort. C’est un spectacle forcément au rythme très soutenu qui demande beaucoup d’investissement

« Un spectacle au rythme très soutenu qui demande beaucoup d’investissement »

Dans ce spectacle les opposés ne finissent-ils pas par se rejoindre ?

Bernard-Marie Koltès a tout le temps voulu jouer sur la musicalité de la langue française, donc par voie de conséquence du texte et l’on s’aperçoit au fil du spectacle que le dealer parle le même langage que le client même si les deux personnages ne viennent pas du même milieu social. Pourtant même si les origines ethnique et sociale sont différentes au bout du compte les opposés finissent par se rejoindre et c’est en cela que réside la beauté de ce spectacle avec cette poésie permanente.

Si vous deviez le résumer en quelques mots quels seraient ceux qui le traduiraient le mieux ?

Je crois que l’on peut résumer ce spectacle de la manière suivante : « C’est un combat poétique pour la vie et la mort »

* Billetterie à L’Animu et sur place le soir du concert à partir de 17h

Informations : cultura@portivechju.corsica et 04.95.70.99.99

 

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