Le festival littéraire Piazz’à u libru ce week-end à Portivechju

Ce vendredi débute à 18 heures Piazz’à u Libru un festival littéraire porté par la Direction de l’Action Culturelle de la ville. Moment important d’échanges autour de la création littéraire en présence d’auteurs venus d’horizons littéraires divers dont le parrain de cette première édition, Yan Lespoux.

Yan Lespoux : « la Culture nous aide à vivre »

Écrivain, enseignant d’Occitan à l’Université Paul Valery de Montpellier où il est également maître de conférences, chercheur, chroniqueur, Yan Lespoux est un parrain de haut vol pour cette première édition de Piazz’à u Libru.

Une manifestation littéraire qui, pour Yan Lespoux, a une importance certaine : « Ce festival est un moment opportun d’échanges et cela est une richesse au moment même où la période que nous traversons s’annonce difficile à bien des égards. C’est un terrain très fertile autour de la création littéraire et ce festival va montrer tout cela. Ma présence à Portivechju est liée à plusieurs raisons tout d’abord je suis écrivain, et puis il y a aussi le fait que je suis enseignant-chercheur en Occitan qui est une langue minoritaire et ce festival qui fait la part belle à la Méditerranée et aux littératures dites minoritaires me parle beaucoup, d’autant que le monde moderne a tendance à l’uniformisation et que pour ma part je suis persuadé que les particularités culturelles sont une richesse ».

L’affiche de l’événement est signée L’indéprimeuse

La belle vitalité de la production littéraire corse

Yan Lespoux qui connait bien la Corse pour y avoir séjourné à plusieurs reprises : « Ce n’est, bien entendu, pas la première fois que je viens en Corse où j’ai rencontré des personnalités à l’image d’Eugène Gherardi et puis j’ai participé à des festivals comme Libri Mondi à Bastia ».C’est donc un regard très avisé que Yan Lespoux porte sur la Corse : « J’y porte un grand intérêt car, je suis enseignant d’Occitan qui est une langue très minoritaire et de moins en moins parlée alors que j’ai pu constater combien la langue corse est mise en avant à chaque fois que l’occasion se présente et cela est quand même une preuve de vitalité. Une vitalité que l’on retrouve, également, dans la production littéraire que ce soit en langue corse ou en français avec une nouvelle vague d’auteurs »

Derrière la Culture il  y a un acte social

Un discours militant en cette période où l’uniformisation est une véritable menace : Aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, les minorités sont mises à l’index et l’uniformisation n’est en rien profitable pour la société, alors, quand une municipalité, comme celle de Portivechju s’investit dans le champ culturel c’est un soutien précieux car au-delà de la culture en elle-même il y a un évident acte social qui est très important pour le futur ».

L’écrivain Yan Lespoux ouvrira le festival aux côtés de Dumenica Verdoni

Piazz’à u Libru est donc un moment vital autour du livre, de l’échange : « Quand on se retrouve face à un livre on n’est jamais seul car de cette confrontation naissent des questionnements. En fait la lecture engendre l’échange sur le livre qui a été lu ».

La Culture au centre de toutes les préoccupations pour Yan Lespoux : « Nous vivons dans une société très utilitaire où la Culture n’est pas vitale pour le quotidien, or aujourd’hui il faut bien prendre conscience que ce qui est utile nous permet de survivre mais la Culture, elle, nous permet de vivre. La lecture, la Culture nous permettent de nous ouvrir sur les mondes qui nous entourent, à une période où le repli sur soi peut être la tentation, cela nous pousse à réfléchir et à nous interroger sur ce qui se passe autour de nous. Cette capacité à réfléchir ne doit jamais être oubliée ».

Corse matin du 14 06 (photo : S. Ordan)
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