Le directeur du laboratoire LISA* présente ce mardi 23 janvier (18h) à L’Animu, dans le cadre d’une conférence, son dernier ouvrage, A casa Rivarola, qui raconte l’histoire de cette famille proche de Pasquale Paoli.
Rivarola, un patronyme ancré dans l’histoire de la Corse, même si le nom de cette famille qui a côtoyé Pasquale Paoli n’est sans doute pas le plus connu de ces derniers siècles. Son destin singulier sera évoqué ce mardi à partir de 18 heures à L’Animu.
En amont de cette présentation le Professeur Gherardi a retracé les grandes lignes de cette saga familiale particulière à plus d’un titre.
Comment est venue l’idée de ce livre ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, j’ai toujours été fasciné par les membres de la famille Rivarola de Corse. Cet ouvrage, il était dans ma tête depuis une quinzaine d’années. La découverte d’une partie substantielle des archives familiales m’a été d’un grand secours. La rédaction à proprement parler de l’ouvrage remonte à l’année 2015. Il m’a fallu beaucoup de temps car j’ai voulu donner à cet ouvrage une couleur particulière.
Qu’est ce qui rend le destin de cette famille à cheval entre le Nebbiu et Bastia si particulier ?
Les personnages de la famille Rivarola sont singuliers dans l’histoire de la Corse des XVIIIe et XIXe siècle. On note rapidement, dans le premier quart du Siècle des Lumières, un tropisme anglais très marqué. Sans les Rivarola, James Boswell ne serait sans doute jamais venu en Corse. Inutile de préciser que les Rivarola sont proches de Pascal Paoli.
Antonio Rivarola était un proche de Paoli. Était-ce déjà un méditerranéen convaincu à l’heure où l’on place la Corse de plus en plus au centre de la Méditerranée?
Antonio Rivarola est un personnage très intéressant, admirable par sa fidélité aux idées des philosophes et son attachement à la Corse. C’est un honnête homme au sens du XVIIIe siècle. Militaire de formation, diplomate pour le roi de Sardaigne, disposant d’une solide culture, il est une sorte de ministre des Affaires étrangères de Pascal Paoli. Il est aussi d’une loyauté sans faille envers la cause corse. Il illustre parfaitement l’ouverture des élites corses sur la Méditerranée et l’Europe des Lumières.
C’est un livre qui se lit comme un roman. Est-ce l’originalité de votre ouvrage ?
Je ne sais pas. J’ai voulu en tout cas montrer que l’histoire est écrite par des hommes et des femmes, et qu’il est important de ne pas l’oublier. J’ai voulu donner aux personnages de ma saga familiale une épaisseur et une densité qui traduit leur humanité.
C’est une manière de rendre la grande et la petite histoire plus accessibles ?
Oui. Pour ma part, j’aime l’histoire qui n’est pas enfermée dans une tour d’ivoire. La recherche n’a d’intérêt que si elle est partagée.
* Laboratoire en sciences humaines et sociales Lochi, Identità, Spazii, Attività UMR CNRS 6240 LISA – Università di Corsica