Galea by Università : un cycle inédit de collaboration débute à Portivechju

Incontestablement c’est un rendez-vous à ne pas manquer ce vendredi à 18 heures à L’Animu avec ce Café Citoyen qui va inaugurer un nouveau cycle de collaboration entre le Parc Galea, l’Università di Corsica Pasquale Paoli, et a Cità di Portivechju.

Un Café Citoyen animé par le directeur du Parc Galea Fabrice Fenouillière et Dumenica Verdoni, adjointe à la Culture, à l’éducation et aux relations avec l’Università di Corsica.
Véritablement un moment important qui de décomposera en deux temps forts, avec tout d’abord la présentation de l’exposition La Planète revisitée en Corse par Vanina Pasqualini, professeur des Universités en écologie marine au sein du laboratoire Sciences pour l’Environnement de l’Université de Corse et du CNRS, et par Line Le Gall, professeur en écologie au muséum national d’histoire naturelle.
Dans la foulée, Gilles Bœuf, scientifique, biologiste et océanographe reconnu et grand témoin du milieu marin prendra la parole pour évoquer un sujet sensible et qui nous touche de près à savoir : La Méditerranée sous pression. La Corse au cœur du Mare Nostrum se trouve concernée au premier rang par les agressions dont est victime la grande bleue.
Les débats qui suivront vont permettre de saisir tous les enjeux liés à la préservation des milieux et des enjeux sociétaux qui y sont liés.

En amont de ce Café Citoyen plus que jamais d’actualité, Fabrice Fenouillière, le directeur du Parc Galea, a évoqué l’importance d’une prise de conscience.

Fabrice Fenouillière en quoi cette toute nouvelle collaboration entre le parc Galea, l’Università di Corsica è a Cità di Portivechju est-elle importante ?

Le directeur du Parc Galea animera le café citoyen

Fabrice Fenouillière : Il s’agit en fait d’exporter un peu l’état d’esprit du Parc Galea, en mettant la science au service des citoyens. C’est tout l’enjeu de ce que nous faisons au Parc Galea depuis des années et cette collaboration va avoir lieu pour la première fois à Portivechju. L’idée c’est d’offrir au grand public une « matière à penser » pouvant aiguiser son esprit critique et accroître ses connaissances, en traitant d’enjeux sociaux, environnementaux ou scientifiques au niveau global (avec des experts de renommée internationale sachant vulgariser leurs savoirs) ramenés à notre échelle insulaire et en cela l’Université de Corse joue un rôle prépondérant. En l’espèce pour cette rencontre du 17 mai 2024 à Portivechju, la voix de Gilles Bœuf, biologiste et océanographe reconnu pour ses travaux sur la Méditerranée, viendra raisonner avec celle de scientifiques insulaires spécialistes de biodiversité, ce qui nous permettra de saisir tous les enjeux liés à cette mer qui nous est si chère et qui est pourtant en danger…

Il y a dans tout cela des liens importants, voire majeurs entre l’aspect social et environnemental ?

La question environnementale est en effet l’affaire de tous. On ne peut s’y soustraire. Il est donc important, dans un monde où il est parfois difficile de déceler les fakes news, de transmettre au grand public de données scientifiques consolidées, actualisées en temps réel, permettant d’appréhender les réalités d’une planète, d’un territoire, afin de saisir les grands défis qui nous font face et les opportunités qui y sont liées.

« La voix de Gilles Bœuf, biologiste et océanographe reconnu pour ses travaux sur la Méditerranée, viendra raisonner avec celle de scientifiques insulaires spécialistes de biodiversité »

Partant de ce constat, comment peut-on aujourd’hui conjuguer développement économique et préservation de l’environnement ?

Je pense que cela peut passer par beaucoup plus de proximité avec la nature, le vivant, le voisin. Je ne suis pas certain que nous suivions les bons modèles, les bons imaginaires, dans notre comportement au quotidien. M’inscrivant dans la pensée de certains écologues, je crois qu’il convient d’écrire un autre récit. A-t-on besoin de partir en vacances au bout du monde, (pour qui en aurait les moyens) si la beauté peut aussi se trouver au pas de notre porte ? Est-ce si raisonnable de changer si souvent de téléphone portable quand on connait les drames humains et environnementaux se cachant derrière l’extraction des terres rares et le très mauvais recyclage de tels appareils ?

Fabrice Fenouillière en décembre à Portivechju lors de la présentation de son ouvrage C’est pas des salades »

Il y aurait un véritable changement de modèle à opérer, ce qui n’est pas si compliqué quand on commence par des petits pas, en se disant par exemple qu’on peut aussi être heureux en étant plus sobre au quotidien, en consommant méditerranéen, de saison et des produits ayant poussé près de chez soi, en ne prenant pas systématiquement la voiture pour faire 2 km de trajet, en triant ses déchets et surtout en se reconnectant au vivant… Rappelons qu’en moyenne, nous passons tous 21h/24h dans un habitacle (notre domicile, notre voiture, le bureau ou l’école…) et près de 2 mois par an en temps cumulé les yeux rivés sur un écran ! Cela y compris en Corse où nous sommes pourtant baignés de vert et de bleu. Je crois qu’il y a urgence à retrouver notre vraie nature !

Dans ce monde qui donne la priorité au confort est-ce un discours qui passe bien ?

Vivre en 2024, quel que soit son âge est anxiogène. Notre sommes dans une période compliquée, en proie à des crises multiples, qu’elles soient sociales, sanitaires, géopolitiques, environnementales. Avec un biais de négativité qui nous fait nous concentrer presque exclusivement sur les mauvaises nouvelles. Concernant précisément la question écologique, je ne pense pas qu’il faille nécessairement tous aller manifester le poing levé. Par contre, face à l’ampleur des défis à relever, il me semble trop facile et très égoïste de se laisser aller à de l’aquabonisme. Oui les lendemains à venir, en Corse comme ailleurs, seront compliqués, mais cela ne doit pas nous empêcher d’être persuadés qu’ils pourront aussi laisser de la place à l’enthousiasme, à la créativité, à d’inattendues solidarités, à l’invention de nouveaux paradigmes… En matière d’éco-citoyenneté, pour continuer sur ce sujet, on peut se sentir heureux, ce qui est déjà précieux dans le contexte actuel, en étant simplement aligné avec ses valeurs, même si on a l’impression que nos petites actions quotidiennes ne changeront pas le monde. Et si sur le temps long on avait de bonnes surprises ? J’ai envie de croire en l’humain et en demain !

Café citoyen Galea by Università Vendredi 17 mai 18h à L’Animu 

Entré libre 

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