Beaucoup de monde ce mardi soir à L’Animu où le maire Jean-Christophe Angelini, assisté de Julien Galichet chargé de mission sur ce projet phare de la commune, conviait la population à la première réunion publique sur le projet d’extension du Port de Plaisance et de Pêche depuis le démarrage des travaux.
Un moment d’échanges, sur tous les thèmes, auquel assistaient de nombreux professionnels de la plaisance, de l’hôtellerie et de la restauration, des usagers du port, citoyens Porto-Vecchiais ainsi que les membres du Conseil Municipal et les différents services communaux.
Ne rien occulter, tel était l’objectif de cette réunion publique initiale sur l’extension du port de plaisance et de pêche, qui passe de 380 à près de 800 places, qui constitue, pour l’heure, le plus grand chantier BTP de la Corse pour un montant de 108 millions € (HT). Une réunion « certes tardive » de l’aveu même du maire mais il convenait de sécuriser certains points liés entre autres au lancement des travaux et à leurs financements.
Un chantier qui engage, à l’évidence, Portivechju sur une voie nouvelle et pour lequel il convenait d’en expliquer tous les tenants et les aboutissants en termes d’avancée des travaux, justement de financement avec la présentation du montage et pour l’heure le non engagement de la Collectivité de Corse, de préservation de l’environnement avec les études diligentées avec Stella Mare dans ce domaine sensible avec la présence des marais salants pour que l’impact sur ce secteur soit le moins négatif possible.
Une gestion en régie municipale
L’occasion, aussi, de mettre en avant la volonté de gérer le futur port, véritable porte d’entrée sur le territoire, en régie municipale ce qui permettra à la Ville d’engranger des recettes conséquentes pour l’amélioration du quotidien des Porto-Vecchiais.
Aucun sujet même les plus délicats sur l’implantation de la station d’avitaillement, l’aire de carénage, sans oublier la station d’épuration d’un équivalent de 2.000 habitants qui finalement ne se fera pas, la remise aux normes et la restructuration de la STEP di Capu di Padolu devant permettre de résoudre ce point, sans oublier le port à sec dont le projet a été retiré, n’a été éludé.
Une volonté claire et affirmée de poser le débat sur ce projet structurant en y associant la population porto-vecchiaise dans son ensemble.
Donner la priorité à l’espace public et aux acteurs locaux
Un exposé de plus d’une heure durant lequel ont été mis en avant certaines données relatives notamment à l’établissement d’une offre de stationnement de 1.100 places, voulue évolutive selon les périodes de l’année, mais également de 2.600m2 de locaux commerciaux pour lesquels le commerce local sera privilégié. L’occasion sur ce point précis de remettre les choses à plat et de rétablir certaines vérités notamment sur les attributions qui pour l’heure ne sont pas d’actualités. D’une manière générale cette infrastructure résiliente fera la part belle à l’espace public avec 15 à 20.000 m2 dédiés à des jardins, à des espaces récréatifs et sportifs et à des lieux de promenade. Le but étant de faire de ce Port un lieu de vie, notamment pour les Porto-Vecchiais.
Un Port de Plaisance et de Pêche qui s’inscrit dans un acte de programmation urbaine dans le cadre de la liaison entre la Marine et la Ville avec la mise en place d’un chemin piétonnier voire d’un ascenseur urbain, le débat demeure ouvert sur ce sujet. Un port dont il conviendra de recoudre la liaison avec le quartier des Quatre-Chemins et bien entendu Pifanu. L’objectif étant de transformer la Ville dans le bon sens en faisant de Portivechju la capitale insulaire de l’économie bleue.
Présentation des projets architecturaux en début d’année 2024
L’entame de l’année à venir permettra, dès le mois de février, la présentation des projets architecturaux retenus, sachant que 80 dossiers ont été retirés dont de grandes signatures à l’échelle internationale en liaison avec des cabinets locaux, ainsi que la mise en place de visites de chantier ouvertes au public. Cette volonté de transparence dans l’évolution du chantier met en évidence le souci permanent de consulter la population pour la réalisation de ce projet.
Un débat sans langue de bois
Au terme de cette présentation le public a pu à son tour poser les questions parfois sur des thèmes sensibles sur les nuisances en lien avec les travaux, l’impact sur l’environnement, la proximité et l’activité du port de commerce avec les conflits d’usages, mais aussi le problème de la circulation avec l’accroissement des flux qu’engendrera l’augmentation du port. Sur ce sujet confirmation a été donné par le maire qu’il n’y aurait pas de création d’un boulevard urbain le long du port. Des interrogations qui ont porté, également, sur l’organisation du financement, ainsi que sur la vie autour du futur Port de Plaisance et de Pêche, la piétonisation les mobilités douces et logiquement les places de stationnement.
Jean-Christophe Angelini : « un port qui nous ressemble »
Pour le maire ce premier pas se situe au début d’un long chemin : « Il est important pour la Municipalité d’être au plus près des Porto-Vecchiais sur ce projet structurant qui engage la Ville sur le long terme. Notre souci principal est de ne pas fermer le débat car nous ne perdons pas de vue que c’est le port des Porto-Vecchiais, un port qui nous ressemble et pas un modèle venu d’ailleurs. Ce port ouvre des perspectives nouvelles pour la Ville, notamment au niveau de l’économie bleue, mais il est évident que de la même manière nous ne prendrons aucun risque dans quelque domaine que ce soit car nous voulons une infrastructure résiliente ».