Son nom seul incarne la Commedia Dell’Arte. Evoquer le Curriculum Vitae de Carlo Boso c’est entrer de plain-pied dans la grande histoire de cette Commedia Dell’Arte, théâtre populaire né au milieu du 16ème siècle basé sur le burlesque des situations avec des personnages stéréotypés. Il sera à Portivechju en ce week-end de Carnaval.
Co-directeur et fondateur de l’Académie Internationale des Arts du Spectacle, diplômé à l’école du Piccolo Teatro de Milan, Carlo Boso a participé à la réalisation d’une cinquantaine d’œuvres théâtrales avec les plus grands metteurs en scène, chargé de la programmation internationale du Carnaval de Venise, il a dirigé de très nombreuses compagnies, il est le maître de la Commedia Dell’Arte.
C’est donc, si l’on ose la trivialité, « une pointure internationale » qui va être présente lors de ce long week-end du 8e Carnaval de Portivechju porté par l’associu I Baroni. Deux jours durant lesquels seront jouées deux pièces, samedi à 17 heures, La Folie d’Isabelle Piazza ‘llu Quartieri et dimanche à 15 heures Maschere dans la salle rouge. A cela, il convient d’ajouter une Master Class dimanche matin à partir de 10 heures, toujours dans la salle rouge.
Retrouvez Carlo Boso au micro de RCFM ce mercredi 14 février :
A l’évidence autant de grands moments à ne pas rater. En amont de ces temps forts, rencontre avec il Maestro qui a évoqué ses liens avec la Corse, son amour immodéré de la Commedia Dell’Arte et sa volonté forte de transmission.
Carlo Boso et la Corse c’est une longue histoire, mais comment s’est passé votre venue à Portivechju ?
Carlo Boso : Tout à fait, la rencontre avec la Corse date des années 80 à Bastia où j’étais venu à plusieurs reprises, j’ai beaucoup d’amitié pour Jean-Pierre Guidicelli du Teatrinu et puis plus tard une de mes élèves Valentina Pulicani a créé son propre festival dans la Plaine Orientale et enfin à titre personnel moi qui adore la voile je viens souvent en Corse avec mon bateau donc mes liens avec la Corse sont profonds et sont ancrés dans le temps. En ce qui concerne ma venue à Portivechju tout a débuté l’année passée lors du festival d’Avignon où j’ai rencontré Céline Girard, de la Direction de l’Action Culturelle, et c’est comme cela que l’idée a germé de venir à Portivechju.
Il y aura deux représentations, une le samedi 17 février Piazza’llu Quartieri, avec la Folie d’Isabelle, et une seconde le lendemain avec Maschere dans la salle rouge. Qu’est ce qui unit les deux pièces ?
C’est un petit peu Arlequin qui rencontre Scapin, mais dans les deux pièces on retrouve du chant de la musique et de la danse dans la plus pure tradition de la Commedia Dell’Arte.
Votre présence à Portivechju sera aussi l’occasion d’aller à la rencontre des passionnés de théâtre dans le cadre de la Master Class qui se déroulera dimanche matin dans la salle rouge. La transmission est aussi quelque chose de très important ?
Cela fait quarante ans que je me dédie à la transmission car c’est quelque chose de vital. J’ai moi-même eu dans ma vie des grands maîtres et je sais combien le fait de perpétuer la tradition de la Commedia Dell Arte est essentiel et puis le fait d’aller à la rencontre des passionnés de théâtre à Portivechju est aussi l’occasion de savoir ce qui se passe dans ce domaine en Corse et particulièrement dans cette ville. Le fil rouge de cette présence à Portivechju est basé sur l’échange on ne vient pas seulement faire deux représentations on veut être au milieu des gens on vient échanger et d’ailleurs on prendra part au défilé du Carnaval. En cela on est dans la tradition de la Commedia Dell’Arte, qui doit beaucoup à Aristophane qui est un poète comique grec, et qui est en quelque sorte un théâtre libre qui puise ses racines dans les rues et les places de Naples et de Venise dans le quotidien des gens
Vous avez dit que le théâtre est le miroir de la société, comment pourriez-vous traduire ce qui se passe actuellement dans le monde ?
Le théâtre a une fonction didactique et je travaille, actuellement, sur deux pièces Don Quichotte de Cervantes et La Paix d’Aristophane, c’est une pièce qui a vingt-cinq siècles, et qui seront jouées à Avignon cette année. Ces deux pièces vont nous conduire sur les pas de ce qui se passe actuellement que ce soit en Ukraine ou au Moyen-Orient avec les puissants qu’ils soient du monde politique ou autre qui décident des conflits mais ceux qui au final paient l’addition ce sont les gens du peuple.
La Folie d’Isabelle Samedi 17 février 17h Piazza ‘llu Quartieri (entrée libre)
Maschere dimanche 18 février 15h Salle rouge (Billetterie à L’Animu et le jour du spectacle)